Valadon : la peinture chevillée au corps
Dernière mise à jour : 7 oct. 2021
« Je peins les gens pour apprendre à les connaître »

Autoportrait Suzanne Valadon, 1898 The Museum of Fine Arts, Houston, gift of Audrey Jones Beck
Née Marie-Clémentine Valadon, le 23 septembre 1865 à Bessines-sur-Gartempe, elle suit sa mère et quitte la Haute-Vienne pour venir sur Paris et emménager dans le quartier de Montmartre.
Elle sera d’abord acrobate à 15 ans avant qu’une chute n’interrompt son activité.
Elle gagne, alors, sa vie en posant nue pour les peintres de l’époque.
On retrouve ainsi ses yeux bleus et son menton volontaire dans de nombreux tableaux de Renoir, Puvis de Chavannes, Modigliani, Toulouse-Lautrec,… c’est d’ailleurs ce dernier qui lui aurait donné le prénom Suzanne.
Tout en posant comme modèle elle va s’intéresser à leurs techniques, les observer et se former ainsi à la peinture.
Degas va remarquer son trait fort et sa palette de couleurs vibrantes. Il va l’encourager à poursuivre cette voie dans un milieu artistique où peu de place est accordée aux femmes. Il lui achète des œuvres et la forme à la gravure.
De natures mortes aux nus, en passant par des portraits, elle exposera ses œuvres dans les années 1890.
Ces modèles ne sont pas idéalisés, ni aimables, ni jolis. Elle veut pouvoir les peindre dans leur absolu. C’est sans complaisance qu’elle cerne de noir les contours de leurs corps lourds. La composition du tableau est structurée par ses aplats de couleurs vives.
Sa palette se situe entre celle des derniers impressionnistes et celle des précurseurs de la jeune peinture des années 1900 tel que Modigliani ou Chagall.
En 1894, elle deviendra la première femme admise à la société nationale des Beaux Arts.
De 1912 à 1926, elle habitera 12 rue Cortot où se trouve aujourd'hui le musée de Montmartre.

Voici le réaménagement aussi fidèle que possible aux lettres et écrits ainsi qu’aux photographies de l’époque par Hubert le Gall de l’atelier-appartement de Suzanne Valadon au 12, rue Cortot. Photo ©Hazel Smith
Enfant naturelle, son histoire se répète et, elle mettra au monde un fils, Maurice qui portera le nom du peintre Miquel Utrillo bien qu’il n’en soit pas le père.
Maurice Utrillo deviendra à son tour un maître de la peinture en France.
Pour une plongée dans la vie et l’œuvre de l’artiste...
Pour en découvrir un peu plus sur le tempérament puissant de cette femme émancipée qu’est Suzanne Valadon… je vous invite à lire la page dédiée sur Si/si, les femmes existent, mémoire poétique, une association dont le but est de faire sortir des oubliettes de l'Histoire une série de femmes remarquables.
Découvrez le lien entre le morceau Vexations (1893) d’Erik Satie et Suzanne…
Une exposition permanente lui est dédiée à Bessines-sur-Gartempe, sa ville natale au 1er étage de l’office du tourisme situé au 6, avenue du 11 novembre 1918. Ses œuvres sont conservées dans de nombreux musées dont le musée national d'Art moderne à Paris, le Metropolitan Museum of Art à New York, le musée de Grenoble, le musée des Beaux-Arts de Lyon.
Pour celles et ceux qui comme moi habitez près de Nantes, vous aurez la chance de voir Les Baigneuses de 1923 au Musée d’Arts.
Découvrez également, dans le tournant du 20ème siècle, ces femmes artistes “Valadon et ses contemporaines, peintres et sculptrices, 1880-1940” durant la visite guidée sur youtube de cette exposition qui a eu lieu au Musée des Beaux-Arts de Limoges.
Vous pouvez maintenant quitter Suzanne au seuil de son atelier appartement à Montmartre.