Le travail d'illustrateur évolue le temps d'un projet, il évolue le temps d'une vie. C'est ce qu'il y a de plus excitant pour un artiste.
Lorsque l’on me demande d’illustrer un sujet suite à l’envoi d’un brief, du retour de mon questionnaire, j’identifie d’abord les mots et les phrases clés.
Ce sont eux qui vont alimenter ma réflexion et me permettre ensuite de noter toutes les idées qui me passeront par la tête.
Le temps de la recherche et des modifications qui suivront est souvent plus long que la réalisation de l’illustration. Il me faudra être attentive aux symboles, à ce qui m’entoure, mes connaissances, ma culture cinématographique, littéraire et musicale. Je ferai aussi une recherche sur internet pour tout ce que je n’ai pas à portée de main, une sculpture, un jardin magnifique, une architecture ou un motif brésilien sur une photo jaunie d’une robe portée dans les années 60… Je vais ensuite faire plusieurs croquis pour ma phase de recherche.
L’idée est de déconstruire ce que j’ai pu voir dans la vie, un film ou sur une photo, pour recomposer une scène avec les références, un élément de décor ou un motif qui m’intéressent. Un de mes outils préférés est le moodboard.
Je travaille d’abord au tracé rapide chaque élément que je vais pouvoir positionner comme je veux pour avoir une composition qui fonctionne.
Je dessine en noir et blanc. Les couleurs viendront plus tard et devront s’accorder avec le thème traité. J’ai une préférence pour les illustrations flat design. J’attache aussi de l’importance à ce que mon trait ne soit pas parfait et garde sa spontanéité sur ma tablette graphique.
Ensuite je m’attaque au bloc de couleur et là on peut rapprocher ce temps avec celui du puzzle ou du Tetris. Je suis finalement plus proche du découpage que de la peinture à cette étape de mon dessin. J’utilise des couleurs qui peuvent être éloignées de ma palette ou pas. Rien n’est figé, tout peut encore évoluer.
C’est une phase importante où je pose les bases de mon dessin. Elle me prend plus de temps que les autres parce que j’ai souvent des doutes à ce moment-là. En général une bonne nuit de sommeil me donne l’idée qui ne va pas ou bien me confirme que je suis sur la bonne voie.
Lorsque les couleurs sont posées, je réalise le tracé final. J’en profite pour éliminer tous les traits superflus au passage.
Ma dernière étape consiste à sélectionner chaque bloc de couleur pour les passer avec mon brush, mon pinceau préféré. C’est ma séance « pochoir ». C’est le moment vérité et c’est le moment qui me satisfait le plus !
Quand je ne dessine pas je me nourris de films, de musique, d’expositions, de grandes balades en famille et de retrouvailles autour d’une assiette de saison entre amis. Pour me ressourcer, rien de tel que les émotions, le grand air et les rires !
J’avance doucement mais sûrement dans ce projet de carrière d’illustratrice. L’un de mes moteurs est l’idée même de la progression et de l’exploration dans mon cheminement d’illustratrice. Pour le reste de mes moteurs, ce sera l’occasion de vous en dire plus prochainement...
Commentaires